Ateliers monétaires.

En ce milieu du VIème siècle, on voit apparaître un monnayage local mérovingien qui a pour caractéristique de porter le nom de l’atelier monétaire où les pièces ont été émises et le nom du monetarius, c’est à dire du fonctionnaire royal chargé du contrôle de la frappe.
Ainsi dans la vallée de la Meuse, on trouvera des pièces portant les inscriptions Déonante ou Dinant et Namuco ou Namur accompagnées de plusieurs monétaires.
L’apparition d’un numéraire local s’explique par le rôle commercial que tient la région mosane.
Au VIIème siècle, leurs frappes imitent généralement celles du Bas Empire romain ainsi que celles des empereurs non reconnus Magnence ou Decence.
Les villes mosanes ont donc désormais trouvé une véritable vie urbaine capable de drainer les métaux précieux et de les transformer en monnaies locales.
Vers 755, Pépin III a décidé de réorganiser la frappe des monnaies en proscrivant toute autre frappe que celle de l’argent.
La réforme de Pépin a donc pour but de réduire le nombre d’ateliers et de rétablir le nom royal sur les monnaies.
Malgré la réforme entreprise par Pépin, de nombreux ateliers ont continué à frapper monnaie.
On en trouve à Anvers, Bastogne, Bruges, Dinant, Maestricht, Namur, Tournai, Huy.
Charlemagne a donc tenté de donner l’exclusivité de la frappe à Aachen et de retirer de la circulation les anciennes pièces.
La fabrication et la circulation seront placées sous la surveillance des Comtes et des Missi.
En 1357, une ordonnance de Louis de Male a signifié le début d’un atelier de monnaies à Malines.
Cet atelier resta actif jusqu’en 1494 avec quelques interruptions.
Des pèces d’or et d’argent y ont été frappées.
A la fin du 14ème siècle, Malines était même réputée pour le commerce de fausses monnaies.
En 1420, Jean IV de Brabant fait battre des monnaies d’or et d’argent communes au Brabant, à la Hollande-Zélande et au Hainaut : le drielander.
En 1433, Philippe le Bon unifie le système monétaire des Pays-Bas en émettant de nouvelles monnaies d’or et d’argent : le cavalier (ridder) ou philippus d’or et le patard d’argent appelé vierlander car frappé dans les pays de Brabant, Hainaut et Hollande.
Ces monnaies auront cours dans les Etats Ducaux.
Philippe le Bon ferme l’atelier de Namur en 1434.
Il est rouvert par Philippe le Beau en 1496 et y fait frapper la première monnaie en cuivre : la maille.
En 1528, Charles Quint fait fermer l’atelier de Namur.
En 1592, la paix relative favorise une reprise économique et le frappe monétaire reprend après vingt ans de troubles durant lesquels sont apparues des monnaies de nécessité dites "obsidionales" dont le cours était forcé dans les cités assiégées tels ces florins et sols au blason de Bruxelles.
L’atelier des monnaies de Bruxelles reprend la frappe sous la direction du brugeois Van Nyeuwekerke.
En 1576, les Etats généraux, devenus souverains par la Pacification de Gand, ont émis leur propre monnaie à Bruxelles, Ecu bourguignon, croix de Saint André et fleur de lis y dominent le buste du roi.
C’est en 1577 qu’est apparue la mention de la valeur sur une des faces.
Dès le retour des Espagnols, on a frappé des réaux d’or et des écus d’argent, des gigots et des médailles de cuivre avec le buste du roi et les symboles de Bourgogne.
L’atelier de Namur qui avait été rouvert par Don Juan en 1578 a été à nouveau fermé en 1579 par Farnèse après l’ouverture de celui de Maestricht.
L’atelier de Namur a été rouvert une dernière fois en 1709 par Maximilien-Emmanuel de Bavière qui y a frappé au nom de PhilippeV.
Maximilien-Emmanuel de Bavière a frappé à son nom à partir de 1711.
L’atelier de Namur a été définitivement fermé en 1714.

Laisser un commentaire